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1 ♦ Bordel. Ils venaient « au boxon pour la rigolade » (Céline).2 ♦ Grand désordre.⇒BOCARD2, BOXON, subst. masc.Arg. Maison de prostitution, lupanar. Aller au bocard (cf. QUENEAU, Les Enfants du limon, 1938, p. 27); ... ça doit sûrement être les rues de bocards! (VERCEL, Capitaine Conan, 1934, p. 38).Rem. Bocard est de plus en plus remplacé par boxon : ,,Ils [ces athlètes] venaient surtout eux, au boxon, pour la rigolade. Souvent ils se battaient pour finir, énormément`` (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 284).— Au fig. Désordre, fouillis, « pagaille ».Prononc. ET ORTH. 1. Forme phon. :[
], [
], [
]. 2. Forme graph. — Lar. 19e, s.v. bocard (arg.) ,,On dit aussi boccard, boc et boxon.`` Cf. aussi GUÉRIN 1892 : ,,Bocard, une des formes de bocson.`` (Noter qu'il est le seul dict. à écrire ainsi cette dernière forme; tous les autres écrivent boxon). Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e enregistrent boc et mentionnent sous cette vedette les formes bocard, boccard et boxon. Cf. aussi Lar. encyclop. qui donne séparément boc (vx), bocard et boxon. ROB. Suppl. 1970 note bocard d'une part et boxon d'autre part.
Étymol. ET HIST.I.— 1811 bocson « cabaret » (Chanson dans ESN.); 1846 « maison de tolérance » (L'Intérieur des prisons).II.— 1821 bocard (Desgranges dans SAIN. Lang. par., p. 164); 1836 boccard (F. VIDOCQ, Les Voleurs, p. 26); 1858 boc, bocard, boxon (LARCH., p. 413); 1884 bocart (J. RICHEPIN, Les Blasphèmes, p. 43).I angl. pop. boxon « cabinet particulier de taverne », dér. de box « salon particulier, dans un café » (1712 dans NED); II bocard, orig. obsc.; peut-être forme apocopée de boxon (écrit bocson en 1811) avec suff. péj. -ard; le rattachement du mot à bouc (v. boucan) proposé par SAIN. Lang. par., p. 379, possible du point de vue sém., fait difficulté du point de vue phonét.; boc peut être une forme apocopée de bocson ou de bocard; il est classé par FEW t. 21, p. 507, s.v. bordel parmi les mots d'orig. incertaine.STAT. — Fréq. abs. littér. :4.BBG. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 173. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 164, 379.boxon [bɔksɔ̃] n. m.ÉTYM. 1837; bocson « cabaret », 1811; mot angl. « cabinet particulier de taverne »; de box « salon particulier dans un café ». → Box.❖♦ Familier.1 Ils venaient surtout eux, au boxon, pour la rigolade. Souvent ils se battaient pour finir, énormément. La police arrivait alors en trombe et emportait le tout dans des petits camions.Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 209 (1932).2 Chez mon frère, c'était le 47 de la rue Thiers, le boxon le plus cher, le plus célèbre, le mieux coté d'Épinal. Trente femmes sages comme des images y travaillaient avec application. Les fafiots s'accumulaient dans la tirelire de Dominique et pour les généraux, Camélia, en personne, soi-même, se mettait à l'ouvrage.R. Queneau, le Chiendent, p. 413.2 Grand désordre. ⇒ Bordel. || Quel boxon, chez toi !❖DÉR. V. 2. Bocard.
Encyclopédie Universelle. 2012.